Un peu oublié avec le temps, moins diffusé et moins médiatisé que ces confrères, Experience est à la fois le premier opus et le premier coup de maître de nos amis les "prodiges".

Il faut remonter le début des années 90 pour se rendre compte du phénomène qu'est cet album et ce groupe par la même occasion. Quelques années après, il est devenu pour certains malaisé de ce remettre complètement dans le contexte de cette époque étrange d'où est née la "Dance Underground" et donc The Prodigy. Dommage à ceux qui ne connaissent cette période qu'indirectement, ces derniers risquent de voir l'œuvre d'autant plus difficile d'accès... A moins d'être amateur averti de musique électro rétro.

Une couverture blanche avec des inscriptions noires, du noir sur blanc donc, cela inspire la banalité et/ou le manque de moyen. Quel paradoxe se dit-on avec le recul, surtout quand on connait le poids de ce disqueavec les influences et les inspirations indéniable qu'il a pu insuffler depuis ce temps. Cet album a révolutionné la musique et pas seulement la musique électro mais la musique en générale. C'est par l'audace, l'expérimentation, l'opportunisme mais aussi par une grande inspiration et par une rare ouverture d'esprit de la part de ces créateurs qu'a pu naître ce cocktail sonore et extraterrestre... Dans l'intégralité et de manière très générale ressortent de ce titre : de l'électronique, des beats, des drums, des basses, du synthé, des samples et bien d'autres techniques moins facilement indentifiables. Mais tout cela est assemblé avec méthode et finesse, soit déstructuré mais cohérent soit structuré mais original.

En bref, du son à la fois "gros", intelligent et adroit, une certaine forme de violence passive mais avant tout passionnante et une autre dimension donnée à l'électro pour au final nous offrir une variété de plages passant de l'ambiant synthé à un psychédélisme affirmé... Un titre essentiel, inoubliable, nous replongeant dans la profondeur de l'œuvre d'un artiste que l'on qualifiera sans aucune exagération de "grand précurseur". Dommage que le temps ait tendance à le marginaliser... mais ne vous y fiez pas, c'est un leurre...

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