Cypress Hill est l'un des rares groupes dont les innovations les plus osées ont été récompensées par un succès planétaire. Au lieu d'enchaîner avec le fameux Black Sunday, ils ont créé un opus de rap sombre, Temples of Boom.

DJ Muggs avait fourni aux albums Cypress Hill et Black Sunday des rythmes funk uptempo, mais ici il se tourne vers les boucles de piano chargées de "Killafornia" et "Stoned Raiders". RZA et U-God sont invités sur "Killa Hill Niggas", et l'influence du Wu-Tang se fait sentir tout au long de l'album, notamment sur le son de guitare minimaliste et sinistre du morceau "Illusions". En ce qui concerne les thèmes abordés, Temples of Boom est plus radical que ses prédécesseurs. La brutalité psychotique du groupe se manifeste sur "Throw Your Set In the Air", "Red Light Visions" et "Let It Rain", mais "No Rest for the Wicked" - une attaque virulente contre les rappeurs de la West Coast Ice Cube et Westside Connection - fait ressortir une rage effrayante chez B-Real et Sen Dog.

La passion du groupe pour les ambiances enfumées transparaît dans les jazzy "Boom Biddy Bye Bye", Funk

Freakers" et "Everybody Must Get Stoned", mais Temples of Boom montre que la passion de la marijuana du groupe peut vite se transformer en une vive paranoïa underground.