1967 - Les Doors débarquent avec un son qui, aujourd’hui encore, reste unique : des claviers omniprésents, des textes splendides souvent d’une grande poésie, le chant si particulier de Jim Morrison et une inspiration qui, au fil des albums, ne sera jamais démentie. 

Coup de maître, la première entrée discographique du quatuor de Los Angeles fait partie d'une catégorie qui ne comporte que peu d'élus. En rupture totale avec la pop multicolore du Summer of Love, la poésie noire de Jim Morrison est mise au service d'un rock sombre, lettré et à la formule musicale atypique : pas de bassiste dans le groupe, mais le clavier Farfisa de Ray Manzarek, à qui l'on doit la célèbre introduction en spirale de Light My Fire, le plus gros tube des Doors. Des influences blues, flamenco, jazz et soul transparaissent sur "Break On Through" (To The Other Side), "Backdoor Man", "Soul Kitchen" et le cristallin "End Of The Night".

Une reprise d'Alabama Song" (Whisky Bar), le classique de Bertolt Brecht/Kurt Weill annonce déjà les ambitions littéraires de Morrison. « The Doors » se conclut sur "The End", suite oedipienne de 11 minutes qui servira, des années après, au film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola.